Ce que vous devez savoir sur l’ambiance thermique dans vos locaux !

L’ambiance thermique est un des quatre pôles qui constitue l’ergonomie physique avec le poste de travail, l’acoustique et l’éclairage.

Notre confort thermique influence en grande partie notre état d’esprit et notre niveau de vigilance.

Des conditions thermiques inadaptées altèrent nos performances cognitives et physiques.

Néanmoins, le confort thermique est difficile à déterminer en fonction de son caractère subjectif. Pour une même tâche de travail, deux individus auront des sensations thermiques différentes liées à leur âge, leur morphologie, leur sexe et leur condition physique.

L’homme est un homéotherme. C’est-à-dire que notre corps dispose d’un système de thermorégulation nous permettant de conserver une température constante d’environ 37 °C. Ce système de régulation thermique permet à notre corps de réguler notre température corporelle en fonction des conditions thermiques du milieu ambiant. Il passe son temps à trouver le juste équilibre entre la thermogénèse (production de chaleur) et la thermolyse (perte de chaleur).

Lorsque les contraintes thermiques sont trop contraignantes, notre système de régulation devient insuffisant et des problèmes physiologiques peuvent se manifester.

Ergostyle n’est pas spécialiste en matière climatique, mais notre rôle est de définir des aménagements où les postes de travail ne sont pas soumis au courant d’air ou exposé à un trop fort rayonnement solaire.

Regardons de plus près ce que dit l’Ordonnance relative à la Loi sur le Travail.

Pourquoi se soucier de l’ambiance thermique ?

Une mauvaise ambiance thermique est néfaste pour la santé. Permettre à un individu de travailler dans des situations de confort thermique limite les atteintes à la santé. On parle également d’un souci de performance. En effet, les capacités neuromusculaires et cognitives sont altérées dès que l’on s’éloigne de la neutralité thermique.

L’étude de Pilcher et ses collègues (2022) ont permis de mettre en évidence que la performance des tâches est plus impactée que les tâches de temps de réaction. Il faut également être vigilant quant au fait que la diminution des capacités de réaction engendre aussi un risque d’accident plus élevé.

Normes OLT3 sur le climat des locaux et l’ambiance thermique

Températures

Tous les locaux doivent être suffisamment ventilés, naturellement ou artificiellement, en fonction de leur utilisation. La température ambiante, la vitesse et l’humidité relative de l’air doivent être calculées et réglées les unes par rapport aux autres de telle façon que le climat des locaux soit adapté à la nature du travail et ne soit pas préjudiciable à la santé.

Il y a plusieurs notions de température à prendre en compte.

La température de l’air : température de l’air au lieu examiné, en l’occurrence le poste de travail.

La température de l’air ambiant : température de l’air au milieu d’une pièce. Elle se mesure à 1 m du sol.

La température ambiante : Il s’agit d’une température adaptée à l’être humain et ses activités. C’est l’un des critères climatiques physiques les plus importants. Elle est décisive pour le confort thermique des individus. Elle est composée de la température de l’air au lieu examiné et de la température du rayonnement des surfaces environnantes, pondérée par la vitesse de l’air. A noter que la plupart des prescriptions des normes font référence à la température ambiante.

Les indications de température ambiante de la norme s’appliquent aux locaux chauffés, refroidis ou ventilés mécaniquement : selon la température extérieure, elles se situent entre 20.5 °C et 26.5 °C. Dans les locaux partiellement climatisés, la différence entre la température extérieure et la température ambiante ne doit pas être excessive lors de période de chaleur (pas plus de 8 °C pour les locaux refroidis).

La température de l’air au niveau du sol ne devrait pas être inférieur à plus de 3.3 °C à celle de la hauteur de la tête. La température de la surface du sol devrait se situer entre 19 °C et 28 °C.

Le confort thermique

Le confort thermique est une notion subjective. Il s’agit de la satisfaction d’un individu à l’égard des conditions thermiques de son environnement. Il est ainsi dépendant des perceptions individuelles et est influencés par l’activité physique, l’habillement et les niveaux de fluctuations des caractéristiques de l’ambiance thermique.

Le modèle de Fanger (1972) pose trois conditions afin d’être en situation de confort thermique.

En premier lieu, on parle d’équilibre thermique. C’est-à-dire qu’il n’y ait pas de variation, à moyen terme, de la température de l’air.

Puis, il y a la température cutanée qui permet cet équilibre en fonction de la température de l’air.

Finalement, le modèle de Fanger expose un débit de sueur modéré qui peut augmenter en fonction de la dépense énergétique.

Pour un salarié sédentaire, ces conditions peuvent se résumer au maintien de la température centrale sans réaction thermorégulatrice importante, une circulation sanguine stable, des variations négligeables de la fréquence cardiaque de repos, une sudation modérée et de faibles différences de températures cutanées locales.

Le modèle de Fanger permet de calculer un indice de confort PMV (vote moyen prévisible), ainsi qu’un pourcentage d’insatisfaction parmi une population statistique moyenne PPD (pourcentage prévisible d’insatisfaits). Un PPD de moins de 5 % correspond à un PMV de 0 et reflète un confort thermique optimal. Ainsi, même sous des conditions climatiques optimales, il peut y avoir 5 % d’individus insatisfaits.

Humidité de l’air et courant d’air

Le taux optimal d’humidité relative au niveau physiologique se situe entre 30 et 60 %. Ces valeurs ne sont pas absolument strictes. Une humidité trop faible ou trop élevée est défavorable à la santé et peut endommager à terme les bâtiments et doit donc être évitée.

Lorsque l’humidité est trop faible, les voies respiratoires risquent de se dessécher ; à partir de 60% d’humidité, l’air parait « lourd » et étouffant, surtout à température ambiante élevée.

En hiver, il est recommandé un taux entre 30 et 50 % d’humidité (21 °C – 23 °C) et un taux entre 40 et 60 % en été (23 °C – 26 °C).

Il est également important d’être attentif aux courants d’air et à la vitesse de l’air. Les courants d’air peuvent provoquer un sentiment d’inconfort au poste de travail, en particulier lorsque l’on travaille en position assise, même si la vitesse de l’air est faible.

Les plaintes concernant les courants d’air doivent être prises au sérieux et tirées au clair, dans la mesure où elles peuvent engendrer des problèmes de santé, de l’insatisfaction et une baisse de performance au poste de travail.

Sensible à la pollution dans vos locaux ?

Nous passons entre 70 et 90 % de notre temps à l’intérieur, alors que la qualité de l’air y serait 8 fois plus polluée qu’à l’extérieur. Les espaces de vie sont chargés en allergènes, bactéries, poussières, résidus de matériaux de constructions, solvants, moisissures, pollution, ou encore fumée qui détériorent la santé et engendrent des maladies.

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