Ce qu’il faut savoir sur la bienveillance au travail
La bienveillance est un mot à la mode qui à force d’utilisation se retrouve dénudé de tout sens. Découvrez ce qu’est vraiment la bienveillance au travail et comment l’appliquer.
Définition et historique
Le terme de bienveillance apparait pour la première fois dans la littérature française au XIIe siècle. Il vient de « benevolentia » signifiant la disposition favorable à autrui. Au XVIIe siècle, le terme prend une nuance. Il s’agit toujours d’une disposition favorable, mais avec un sous-entendu de condescendance. On est bienveillant d’un supérieur vers un inférieur.
Le XIXe siècle confirme l’orientation charitable de la bienveillance. Celle-ci est due aux plus démunis, des personnes en bonne santé envers les malades, et des hommes envers les femmes. Ce terme se rapproche de l’indulgence et de la patience.
Dès le XXe siècle, la bienveillance prend une dimension humaine et se définit par celui qui sait écouter, se montre sensible à la situation d’autrui, comprend et marque de l’attention.
La montée de l’individualisme au sein des entreprises a été marquée par l’essor du néolibéralisme dans les années 1960 par la stimulation des attitudes de chacun pour soi et de compétition. Un mouvement qui encourage la réussite professionnelle, mais aussi le dépassement de soi. Il en résulte, cependant, des conséquences négatives sur la santé, mais aussi sur le développement des organisations. C’est dans ce contexte qu’apparait la bienveillance au travail. La bienveillance se mêle désormais au bien-être. Il s’agit d’adopter une posture accueillante, non-jugeante et ouverte à la différence.
Bienveillance et management
Jusqu’au tourant du XXIe siècle, les leaders adoptent un management par le stress ou la peur. Néanmoins, le monde du travail est en crise avec un taux de chômage élevé et du mal-être professionnel, voire de la souffrance au travail. Il est alors temps de prendre un virage à 180°. Il s’agit de créer des bonnes conditions de travail pour que les collaborateurs puissent donner le meilleur de leurs compétences et grandir professionnellement. Les vocations des entreprises se transforment, il ne s’agit plus que de faire du profit, mais ils visent désormais la performance économique et sociale.
Aujourd’hui, la bienveillance en entreprise se décrit comme une attitude consistant à veiller au bien-être de ses collaborateurs dans l’accomplissement des tâches qui leur sont confiées. Cette attitude permet ainsi d’instaurer un climat de sécurité nécessaire afin d’améliorer leur efficacité et leur prise d’initiatives.
En termes de leadership, c’est adopter une posture ouverte et tournée vers les solutions afin que les collaborateurs puissent agir en donnant le meilleur d’eux-mêmes.
Être bienveillant oui, mais pas à outrance !
Le terme de bienveillance est aujourd’hui utilisé à toute les sauces et par conséquent, en perd son sens.
Il s’agit, en premier lieu, de clarifier ce qu’est la bienveillance afin de lui redonner du sens. La bienveillance n’est pas de complimenter et s’abstenir de dire ce qui ne va pas, mais plutôt de savoir manifester sa reconnaissance quand cela est justifié et d’apporter un feed-back argumenté. Il ne s’agit pas d’être gentil tout le temps afin de ne pas frustrer l’ego, mais plutôt d’opter pour des formes respectueuses d’expression de ses éventuelles insatisfactions. C’est aussi d’accueillir les émotions d’autrui comme valables pour autant qu’elles soient exprimées de manière à ne pas mettre les autres mal à l’aise.
La bienveillance fonctionne aussi sur la réciprocité. Ce n’est pas parce que je suis bienveillante que mon interlocuteur le sera aussi. Néanmoins, il faut toujours quelqu’un pour faire le premier pas, alors pourquoi pas vous ?
Finalement, bienveillance n’interdit pas le désaccord, les tensions ou encore la colère, mais régulent les formes d’expression. Il s’agit d’éliminer l’intimidation, la pression et les comportements passifs-agressifs.
Quelques conseils pratiques
Un manager bienveillant devrait permettre à ses collaborateurs de progresser et de s’épanouir dans ses projets. Un principe de base à appliquer est la politesse. Simple comme bonjour, merci, s’il-vous-plaît : ce sont des indispensables pour créer un climat respectueux.
Soyez ponctuel : le fait d’arriver en retard à une réunion montre généralement un manque de considération. Evitez également d’être scotché sur votre téléphone pendant un échange avec un collaborateur, accordez-leur du temps et montrez-leur de l’intérêt.
L’écoute active, le respect de la parole et le partage d’informations sont des outils de communication indispensables. Chacun doit pouvoir s’exprimer librement sans être interrompu ou jugé.
La bienveillance au travail se base sur quatre piliers : le calme, la fiabilité, l’exemplarité et l’exigence. En effet, la bienveillance oblige à prendre du recul sur ses propres émotions et à faire preuve de calme afin d’aborder les problématiques et en trouver les solutions. Il s’agit aussi de se montrer fiable, en respectant ses engagements. Enfin, l’objectif est également de faire progresser le collaborateur et de développer ses compétences.
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