Comment prévenir les troubles musculosquelettiques (TMS) ?
Les troubles musculosquelettiques
Les troubles musculosquelettiques regroupent des affections de l’appareil locomoteur (muscles, articulations, tendons, nerfs) se traduisant par des douleurs et une gêne fonctionnelle. Les troubles musculosquelettiques résultent d’un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé.
Les parties du corps les plus fréquemment atteintes sont le dos, les membres supérieurs (épaule, coude, poignet) et plus rarement les membres inférieurs (genoux).
Les TMS sont des maladies plurifactorielles avec une forte composante professionnelle. En effet, 80 % des maladies professionnelles s’apparentent à des troubles musculosquelettiques. Les dernières études montrent une forte augmentation avec une croissance supérieure à 13 % par an sur la dernière décennie dans les pays d’Europe de l’Ouest. Les TMS représentent le premier problème de santé au travail dans l’Union Européenne.
Par conséquent, les enjeux en termes de santé publique et de santé au travail sont énormes et méritent ainsi la plus grande attention en matière de l’identification des troubles, des facteurs de risque et surtout, l’élaboration de stratégies préventives.
De plus, selon les dernières études, 37 % des motifs d’arrêt maladie sont les douleurs dorsales (Krief & Kokkinakis, 2022). De manière plus générale, les troubles musculosquelettiques sont responsables de 45 % d’absentéisme. On estime les coûts à 1’500 CHF par collaborateur, qu’il faut multiplier par trois pour prendre en compte les coûts indirects (redistribution des tâches, remplacements, réputation de l’entreprise).
Les maladies professionnelles ou liées au travail ou encore aggravées par le travail peuvent être évitées par des mesures préventives en entreprises.
Quels facteurs favorisent les TMS ?
Les spécialistes expliquent que les troubles musculosquelettiques affectent les travailleurs des pays industrialisés depuis les années 1980-1990. Ils observent que leur évolution épidémiologique se superpose à l’instauration de nouvelles méthodes d’organisation de travail et de pratiques managériales.
Ces nouvelles méthodes qui visent à rationaliser les processus de production de biens et de services, entraînent une intensification du travail et une accumulation de contraintes physiques, psychosociales et organisationnelles. Le Professeur Yves Roquelaure (Centre de consultation de pathologie professionnelle) souligne qu’environ un salarié sur deux se plaint de douleurs de cou, des épaules ou de lombalgies et près d’un sur quatre déclare ressentir un stress lié au travail pendant la plus grande partie ou la totalité de leur temps de travail. Ce constat date de 2017 et ne cesse d’augmenter. Selon la dernière étude de Promotion Santé Suisse de 2022 , 30,3 % des personnes actives se sentent émotionnellement épuisées au travail.
Il y a trois types de facteurs qui sont mis en évidence :
Les facteurs mécaniques
On entend par facteurs mécaniques les mouvements répétitifs, les postures prolongées, les vibrations et l’exposition prolongée au froid.
Les facteurs psychologiques
Ces facteurs sont beaucoup plus difficiles à appréhender et pourtant ce sont des facteurs essentiels dans le passage à la chronicité des TMS. Plusieurs éléments tels que le stress, les conflits, un sentiment de dépréciation, des problèmes d’organisation ou d’environnement de travail viennent cristalliser les TMS. On y retrouve souvent les problèmes de maux de dos.
Les facteurs individuels
Il faut aussi prendre en compte les facteurs individuels tels que l’âge, le sexe ou une éventuelle pathologie préexistante.
Les études ergonomiques montrent que l’organisation du travail et les pratiques managériales sont des éléments essentiels pour la compréhension et la prévention des troubles musculosquelettiques. En effet, l’organisation du travail influence en cascade les conditions de sa réalisation et les caractéristiques mécaniques, psychosociales et environnementales des situations auxquelles les travailleurs doivent faire face
Nos conseils de prévention au poste de travail
Investir dans du mobilier de bureau et plus globalement dans un aménagement ergonomique, c’est prévenir les maux de vos employés. Découvrez nos conseils concernant votre chaise, votre table de travail, l’organisation de votre poste ainsi que son éclairage.
Apprenez à bien vous asseoir
Avoir une bonne chaise ergonomique est la première étape. Encore faut-il être assis correctement pour éviter toutes contractures musculaires.
Adoptez une posture droite et ouverte. Il ne sert à rien d’avoir une bonne chaise ergonomique si vous êtes avachi dessus.
S’asseoir bien au fond de l’assise. Asseyez-vous bien au fond de l’assise. Cette posture permet de soulager les muscles du dos et la nuque.
La chaise sans dossier : être assis sur une chaise sans dossier peut favoriser la mobilité du dos et représente un changement agréable. Néanmoins, les sièges sans dossiers sont inadaptés pour un usage permanent. Les muscles du dos et les abdominaux se fatiguent et risquent d’entraîner de mauvaises postures.
Le dossier flexible : le mouvement est bon pour la santé, y compris sur une chaise. Un dossier flexible vous permet de vous étirer de temps en temps en arrière pour soulager les muscles contractés.
Les genoux à un angle de 90° : réglez la hauteur du siège de sorte que l’angle des genoux soit un peu supérieur à 90° afin de garantir la bonne circulation du sang. Il devrait y avoir une distance d’au moins deux doigts entre le bord du siège et le creux du genou.
Ne pas croisez les jambes. En croisant les jambes, vous entravez la circulation sanguine et favorisez l’apparition de varices. De plus, votre bas du dos sera légèrement cambré.
Vous devez être en mesure d’avoir les pieds à plat, tout en gardant les genoux à 90°. A défaut, utilisez un repose-pied.
Réglez correctement les accoudoirs : assis bien droit, les accoudoirs doivent être ajustés de sorte que les coudes reposent légèrement sans devoir hausser les épaules. Les accoudoirs ont l’avantage de soulager les épaules et peuvent aider à se lever et à s’asseoir. Néanmoins, si les accoudoirs sont mal réglés, ils peuvent dans le pire des cas entraîner une posture courbée parce qu’ils vous maintiennent trop éloignés de votre table.
Prenez des pauses et étirez-vous : l’être humain n’est pas fait pour rester assis 8h par jour. Pensez à prendre des pauses et vous étirer.
L’organisation de votre poste de travail
Installé à votre poste de travail, le but est de ne pas devoir tourner la tête, ni le haut du corps. Une posture tortillée entraîne une contrainte unilatérale et donc une fatigue, des contractures ou une usure trop rapide.
Réglage de votre écran : veillez à bien régler votre écran. La direction naturelle du regard n’est pas droite mais légèrement inclinée vers le bas. Dans cette position, les muscles de la nuque sont beaucoup moins sollicités et plus détendus. Cette position vous permet de prévenir des contractures de la nuque et des épaules. Pour repère, vous pouvez utiliser la paume de votre main. Tendez votre bras et l’écran devrait se situer à une largeur de paume en dessous de vos yeux.
L’écran devrait se situer à une longueur de bras. Pensez à augmenter la taille de texte si vous avez des difficultés de lecture et ne pas vous avancer pour mieux voir.
Concernant le clavier, il doit se trouver perpendiculairement devant vous. L’écart le séparant du bord de la table devrait être de 10 à 15 cm afin de vous permettre de faire reposer vos poignets sur la table.
La souris doit se trouver au plus proche du clavier. Si vous devez tendre l’ensemble du bras pour saisir et manipuler votre souris, les tendons et les muscles de l’épaule sont inutilement sollicités.
L’utilité du bureau assis-debout
Premièrement, il s’agit de régler votre bureau à la bonne hauteur. De la même manière que la position assise, debout, les coudes doivent effleurer la table afin de garantir une bonne posture.
Se lever permet de renforcer vos muscles : assis toute la journée, vous ne sollicitez pas vos muscles. Au fil du temps, ils perdent progressivement leur tonus pour devenir flasques. Vos muscles posturaux (abdominaux, pectoraux et dorsaux) ne font pas exception. Sans eux, difficile de se tenir droit et d’éviter toutes sortes de douleurs dorsales dues à une mauvaise posture.
De plus, lorsque vous êtes assis à un bureau toute la journée, le sport que vous faites sur votre temps libre est rarement suffisant pour compenser votre immobilité durant vos heures de travail. Ce manque de stimulation entraîne à long terme des effets négatifs sur votre cœur.
En travaillant debout, il est intéressant d’utiliser un tapis ergonomique. Le tapis ergonomique astreint le corps à une activité légère mais permanente qui permet de préserver l’équilibre et la bonne posture du corps. Il est généralement doté d’un effet rebondissant qui permet une alternance de la détente et de la tension des muscles, ce qui entraîne la musculature des jambes, des pieds et du dos. Un tapis ergonomique améliore l’équilibre, la coordination et la forme générale sans que vous ayez à y consacrer de temps supplémentaire.
Découvrez les autres bienfaits du bureau réglable en hauteur.
L’éclairage de votre poste de travail
L’éclairage des fonds de bureaux ne devrait pas être inférieur à 500 Lux. Étant donné que les besoins en éclairage augmentent avec l’âge, les postes de travail doivent être équipés de lampes supplémentaires pouvant être réglées individuellement.
Un éclairage inadéquat peut nuire à la qualité du travail, en particulier lorsque les tâches exigent de la précision. Il est également un risque pour la santé. Trop ou pas assez de lumière fatigue les yeux et peut causer de la fatigue oculaire ainsi que des maux de tête.
En plus d’affecter l’appareil oculaire, un éclairage inadéquat entraîne la raideur du cou, des douleurs dans la région des épaules à cause des postures contraignantes que les individus adoptent et des efforts qu’ils doivent faire pour mieux voir.
Apprenez-en plus sur l’éclairage de votre poste de travail : Les impacts d’un mauvais éclairage au travail.
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